2 clowns

Pour narrer certaines des aventures et surtout mésaventures qui surviennent aux immigrés, nous avons choisi de les confier à deux Clowns : ces drôles d'êtres décalés, fins observateurs, amusants conteurs, sont si attirants, si rassurants que, quand ils plongent dans la dure réalité humaine, ils ont le don de garder le sourire à portée de nos lèvres. Quel que soit le contexte, ils nous maintiennent dans le désir d'être surpris, d'être émerveillés, déjà disponibles, déjà perdus : le clown peut alors déclamer le poème de la vie, ici souvent cruel, de sa petite et envoûtante musique…

Si Mossieur et Angénue acceptaient qu'on leur prélève leur acide désoxyribonucléique (leur ADN, quoi…), on pourrait sans doute établir une filiation avec le cirque, le cinéma burlesque, Becket, Jarry, Tati…

Bien que Mossieur et Angénue soient fort différents, voire opposés, ils ont bien des choses à se dire. Par eux contées, ces tranches de vie d'immigrés sembleraient presque normales, quand bien même elles peuvent être insupportables. C'est que Mossieur et Angénue sont des chroniqueurs du pavé : ils rendent compte de la réalité, à leur façon, et sans craindre l'hyperbole, pour mieux s'approcher de la vérité.
Légers ou graves, toujours avec humour, ils philosophent un brin, aussi.

Mossieur

Paul Chevillard

Ainsi se fait-il appeler, « comme le frère du roi », précise-t-il. Fier de lui, bavard, il s'aime mystérieux et se pense un chef né, élégant, malin, cultivé et intelligent... Rien ne prouve qu'il ait vraiment toutes ces qualités, ni qu'il n'en ait d'autres qu'il ignore !

Angénue

Margherita Piantini

Simple, lumineuse, curieuse, immédiate, elle fait preuve d'un dynamisme non tempéré et aime plus aimer qu'analyser ; chaque cause qui emporte son bon cœur la trouve déterminée.